Ah que chaud cela fut, avec deux manches âprement disputées
(où je dois bien admettre que Quinze-Trois s’est révélé être un adversaire beaucoup plus prudent et donc plus coriace que Johnny).
Une demie plombe pour boucler les vingt-deux tours de la première manche remportée par les Teutons de Quinze-trois malgré le manque de résistance au tir [ou de chance, c’est selon] des bipèdes de l’Axe qui étaient sans doute si mal protégés par leurs casques à pointe en carton pâte que quatorze d’entre eux sont passés de vie à trépas avec seulement vingt dés tirés par les Alliés [70 % de réussite].
Pour cette première manche, la nuit venait de tomber et elle était si bien tombée d’ailleurs qu’elle n’allait pas pouvoir se relever de sitôt, car, sans doute assommée par la tiédeur moite et parfumée poivre et sel qui exhalait des barbouziers nains
(1) poussant en touffes éparses dans le désert, cette fichue nuit n’allait pratiquement pas nous lâcher les leggins avant une aube qui n’arrivait pas, nous privant de facto de toute possibilité de jouer avec l’artillerie ou l’attaque aérienne.
Les combats, féroces, de la première manche se sont donc déroulés majoritairement sous la faible lueur de l’astre Vespa
(vous connaissez sans doute, c'est l’astre bénéfique des usagers du cyclomoteur) qui avait allumé ses feux de position sur la voûte céleste, tout à fait à l’opposé du nadir du champ de bataille du siège de Tobrouk.
Et ce fut donc une lutte de titans finalement remportée par les troupes de l’Axe malgré leur taux de réussite aux tirs de 40 % contre les 49 % de réussite des troupes Alliées.
Et la deuxième manche me direz vous ?
Et bien,
bis repetita placent comme le disait Horace, toujours 22 tours et toujours en une demie plombe.
Et c’est toujours l’Axe qui gagne, malgré une grosse faiblesse aux dés, 37 % de réussite pour l’Axe contre 50 % pour les Alliés, mais avec une meilleure distribution de cartes pour l’Axe [57 dés lancés contre 48 pour les Alliés] permettant à Grougnaffe de remporter la manche in extremis avec la bonne carte au bon moment pour contrer une ultime tentative coup de poker des Allés de Quinze-Trois.
(1) Pour les curieux qui se demandent à quoi pourrait bien ressembler un barbouzier nain poussant dans le désert (à ne surtout pas confondre avec le gougniafier moléculaire qu'on trouve au sud du tropique du Cancer), admirez ci-dessous le spécimen immortalisé par Grougnaffe en 1961 pendant son séjour de deux ans tous frais payés au Sahara.